UNE ECOLE PAS COMME LES AUTRES.......page 5
Un soir, ça s'est mis à pétarader, des coups de fusil, et
nous avons tout de suite éteint les lumières. Le mirador sud de
l'école avait été criblé de plombs, et des balles
s'écrasaient sur la façade. Ça n'a pas duré longtemps, une
dizaine de minutes, mais la curiosité, c'était à l'étage du
dessous où logeait la promo 805.Des balles avaient fracassé les
fenêtres. En entrant dans la piaule, j'ai vu Claude C. un copain
de la " bazoche* " de Nancy, assis sur son lit avec un
projectile dans les doigts : la balle avait frappé le poteau en
bois juste devant son lit, l'avait traversé, en tournant
pratiquement à angle droit selon les fibres du tronc, pour finir
sa course, amortie, toute chaude, sur la couverture de cet ami.
Après, on n'a plus prétendu qu'il y avait des accords secrets
entre l'Ecole et le FLN pour garder les bâtiments intacts!!! En
ville, lorsque nous avons fini par avoir des permissions de
sortie, tout sentait la guerre : fenêtres grillagées des
estaminets pour éviter les grenades possibles, attention
permanente sur tout ce qui pouvait sortir de la normale, colis ou
individus pas clairs etc
cela aussi faisait partie de notre
mise en condition. Aucune théorie, à CHERCHELL ; nous vivions
directement l'insécurité et les dispositions de combat
réglementaires, avec des formules intégrées jusqu'à plus
soif, et qui m'ont souvent aidées, comme par exemple " ON
NE CHANGE JAMAIS D'IDÉE DE MANUVRE SOUS LE FEU " ou
" QUI TIENT LES HAUTS, TIENT LES BAS " !!
Jacques LANGARD Groupement 140 Fédération Nationale André
Maginot
Ancien chef de section et commandant de compagnie au II/8ème
RIMa
* yaouleds : gamins
*la basoche : les juristes, la fac de Droit
NB : Le Drapeau de l'ECOLE s'est vu reconnaître le droit
d'inscrire " AFRIQUE du NORD " dans ses plis. La
cérémonie a eu lieu le 27 mars 2008 à Montpellier devant des
Anciens instructeurs, des Anciens élèves et de nombreuses
personnalités.
CHERCHELL L'école.(deuxième partie) page 6 et suivantes