Lettre N° 11
Lettre du 28/05/1932 Yvonne
Prost épouse Besson fille de Aimé
Prost
Lons le Saunier le 27 mai 1932
Ma chère Jeanne,
Il y a à peine un mois que tu m'annonçais la maladie de ton
papa il y a trois jours je reçois l'avis de son décès nous en
sommes bien peinés et surpris à la fois car nous ne pensions
guère que sa fin soit si proche surtout ma chère Jeanne sur ta
lettre tu disais que tu irais le voire après pentecôte donc
nous ne l'avions pas cru si gravement malade. Le pauvre oncle le
voici rejoindre tante Marie ils dorment tous les deux l'un loin
de l'autre enfin dans la vie il en est ainsi on ne sait pas l'endroit
où l'on mourira. Ma chère Jeanne
te voilà seule et dans le chagrin cela se comprends mais tu
es une jeune fille courageuse et tu surmonteras ta peine comme tu
la toujours fait quand il t'arrivait des ennuis, du reste tu as
fait ton devoir envers ton cher papa de même que tu l'avais fait
pour ta chère maman aussi c'est une grande consolation pour toi.
Ne tarde pas à m'écrire et donne moi des détails sur sa
maladie et sa mort. Je lui ai écris à Jonzac et il m'a répondu
; Le cher oncle je garde sa dernière lettre. Tante Marg est venu
passer une dizaine de jours auprès de nous et pour pentecôte
nous sommes allé passer quatre jours de vacances à St Pierre
chez les parents à Edouard. Nous avons eu un beau soleil, il
faisait même chaud. En ce moment ci je suis un peu inquiète au
sujet de Ginette
il lui est venu une glande au cou je l'ai conduite au docteur il
y a un peu plus de trois semaines, le docteur m'avait ordonné
une pommade qui n'a rie fait à présent il lui fait des séances
de rayons ultraviolets.
Edouard,
ça va il roule de gauche à droite ces temps passé il avait mal
à l'estomac maintenant ça va. Tant qu'à moi je passe une bonne
période depuis quelques temps c'est autant de pris. J'ai peur de
reprendre ma graisse car le docteur m'a fait cesser de prendre de
l'iode.
Et toi ma chère Jeanne, je vois que ta situation va changée
bientôt que penses-tu faire si le successeur ne te garde pas, tu
pourrais chercher à te rapprocher de nous.
Enfin j'attends de tes nouvelles sous peu. Nous avons notre
chambre depuis l'ascension elle est bien belle.
Edouard et Ginette se joignent à moi pour t'embrasser bien
des fois de tout cur. Ta cousine qui t'aime bien et prends
bien part à ta peine
Yvonne Besson