Lettre N° 7

Lettre du 30/01/1932 de Marguerite Prost 61 ans épouse Arthur Ponard à sa cousine germaine Juliette Grison 39 ans ma maman

Maisons-Alfort le 30 janvier 1932

Chère Nièce, cher Neveu

 

En vérité chère Juliette j'ai trouvé le temps bien long puisque tu ne m'as pas récrit il y a bientôt un an, je ne savais qu'en penser. Je me disais Juliette qui a si vite fait une lettre elle boude ma foi mais je ne saurais pourquoi. Enfin je suis bien contente il n'en est rien de cela.

Quelle heureuse naissance pour vous un fils 1 mois d'abord pour son papa qui ne verra pas son nom de famille disparaître et puis plus tard il aidera son père qui lui se fera déjà vieux. Mais à côté de cela, vos trois petites viendront grandes et vous donnerons beaucoup de satisfactions en aidant bien leur maman. N'est-ce pas Nenette 12 ans toi qui est grande fille maintenant. Cela fait trois années que je crois que je ne les ai pas vu, quel changement je leur trouverais, si un jour ou un autre j'avais le bonheur de les revoir. En attendant la photo que tu nous envoie chère Juliette elles sont bien cela me fait plaisir de les voir Ah oui tu auras beaucoup de travail un tout petit en plus à soigner et le magasin surtout en pleine saison et que malheureusement tu dis ta chère maman n'est plus là, qui t'aurais bien rendu des services et comme je pense souvent à elle ma chère sœur nous en causons les deux Jeanne très souvent le 20 du mois dernier anniversaire de sa mort que de choses nous la rappelle elle avait bon cœur et bonne pour tous les siens. Un autre malheur est venu me frapper il y aura un an le mois prochain. Comme je pense tous les jours à lui mon pauvre Arthur, malgré que je le savais très malade je ne pensais pas à la mort encore. Il est vrai que pour lui c'était une délivrance mais moi les quelques années, où peut-être moins que j'ai à vivre je les passerrai bien tristement. Et pour les fêtes j'ai tant de souvenirs de lui, quel changement pour moi. Je suis ici chez Jeanne depuis le 19 novembre je suis bien, mais j'ai la dure du pays quand même. J'espère retourner à Morez au printemps, je n'ai pas le souci cet hiver de trouver un logement, car tu sais peut-être que j'ai déménagé au mois de septembre, je reste chez Martinet au bas de Morez. J'ai de bonnes voisines, d'abord ma propriétaire est très gentille.

Mme Loretti avec laquelle j'étais toujours bien Mme Previdoli qui demeure (à la Chape) comme on dit elle a remi son commerce et a acheté une petite maison. Je suis près d'elle. J'ai deux petites pièces au 1er la fontaine le lavoir sont tout près, quelle corvée de moins l'eau si près. Je me suis rapproché de chez Georges 34ans lui est toujours gentil, mais Francine 34 ans environ reste la même indifférente pour moi, malheureusement je suis trop âgée je ne verrai pas si ses enfants lui rendrait la pareille. L'été ils s'en vont à la campagne aux Chalettes ils louent chez Omer Morel, Georges y monte coucher tous les soirs et montent les provisions. Il aime cette tranquillité à la campagne le dimanche ils courrent les bois, leur petite Colette 8 mois est si mignonne et très gentille, comme physionomie c'est le regretté petit Roland comme nature elle est plus tranquille ils en font ce qu'ils veulent.

Chez André ce n'est pas tout rose il n'a plu de santé, il a été arrêté cet automne presque trois mois il a eu comme une crise d'urémie. Suzanne nous l'a écrit et elle dit qu'il ne pourra plus travailler encore des années. Malheureusement ses enfants ont encore besoin de lui. Mon Dieu que sa blessure l'a ruiné, faut voir s'il est venu vieux, ses enfants ne sont pas gâtés ils craignent surtout leur mère. La mère Chemin reste avec eux. Depuis ici ça ne semble pas ça coûte 15 francs aller et retour pour aller chez eux.

J'ai reçu de toute la famille nièces neveux tous les bons vœux et souhaits et je suis très sensible.

A bien des personnes de Morez j'ai dû écrire qui au triste moment que j'ai passé m'avait porté secours je leur dois de la reconnaissance

Et vous à Mantry chez Merle vous écrivent-ils Marguerite Merle souffre t-elle encore et Mme Besson

Mes neveux Chavin c'est Arsène 39 ans qui écrit il est seul à Sète avec un ouvrier, Julien environ 37ans a repris un magasin d'optique au Caire Egypte et ça marche bien depuis juin il est parti , comme cela ils auront chacun leur situation mais séparés, ils ne sont pas mariés, quand on pense dans quelle conditions leur père est parti pour se mettre en commerce enfin tant mieux pour les jeunes avec la bonne conduite qu'ils ont-ils en tirerons bon profit. Arsène nous dit je ne suis plus le gamin comme quand j'étais chez le Narcisse, 39 ans et nous nous ajoutons quand Nenette l'appelait le Tarsène, il y a déjà longtemps de cela.

J'ai assez bavardé pour aujourd'hui, j'ai hâte que ma lettre parte aujourd'hui. Ta tante qui pense toujours bien à toi chère Juliette ainsi qu'à toute ta famille sans oublier grand père Félicien à qui je présente les vœux une bien bonne année de la santé surtout et à vous tous petits et grands mes vœux les plus sincères et souhaits

Votre tante qui vus embrasse bien fort

Marguerite

J'ai de temps en temps des nouvelles de Jeanne elle est heureuse aussi de parler de vous tous comme elle aime ses petites nièces et il lui tarde d'embrasser son petit neveu

Table des matières

introduction

Tableau cousinage